Bonjour!
Dans les derniers mois, vous avez été plusieurs à avoir réclamé un article sur ma stratégie de décaissement. En fait, j’avais déjà survolé le sujet dans mon article intitulé Vivre de ses revenus passifs.
Toutefois, il y a si peu de ressources sur le décaissement dans le contexte d’une retraite (très) précoce que j’ai cru pertinent d’élaborer un peu plus sur le sujet. De plus, notre ami FIRE Habits a écrit le mois dernier sur sa propre stratégie de décaissement. En y ajoutant la mienne, vous pourrez ainsi voir deux stratégies différentes pour deux situations complètement différentes.
Comme il le dit si bien dans son article, « il y a autant de stratégies de décaissements que de fiscalistes ».
Bien sûr, cette stratégie pourra très bien être amenée à changer en cours de route. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve, après tout. Ainsi, en me basant sur mes projections en date du jour, je vous présente les grandes lignes de ma stratégie de décaissement en tant que femme célibataire sans enfants.
Avertissement
Je ne suis pas conseillère financière, fiscaliste ou spécialiste en planification de la retraite. Je ne suis pas non plus accréditée par la loi pour émettre des recommandations financières. Cet article ne fournira aucun conseil financier.
Je tenterai seulement de vous exposer comment j’entrevois ma stratégie de décaissement pour vivre de mes placements, et ce, au meilleur de mes connaissances. Le but est d’offrir un exemple de stratégie et d’amener peut-être certains d’entre vous à réfléchir à votre propre stratégie.
Les différentes sources de revenus
Tout d’abord, le plus embêtant dans le décaissement, c’est les nombreuses sources de revenus possibles à la retraite. Ces différentes sources de revenus varient autant sur le point de vue fiscal que sur le point de vue temporel.
Voici les sources de revenus auxquelles j’aurai accès à différents moments, ainsi que leurs particularités à considérer.
REER
On connait tous bien le REER et ses grandes lignes. C’est-à-dire que les retraits sont imposables au même taux d’imposition que du revenu. Le REER offre une certaine flexibilité en n’ayant aucun plafond de retrait maximum. Toutefois, une fois le retrait fait du REER, l’espace de cotisation n’est pas récupérable. Elle disparaît à jamais.
De plus, peu importe la somme retirée, votre institution financière doit faire une retenue d’impôt à la source. Si la retenue s’est avérée trop élevée, la somme pourra être récupérée lors du prochain remboursement d’impôt. On n’aime certainement pas faire de prêt à 0 % d’intérêt au gouvernement, mais ainsi va notre merveilleux système fiscal.
Un REER peut également être transféré dans un Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR).
FERR
Si ce n’est pas déjà fait, un REER doit être transféré dans un FERR à 71 ans et un retrait annuel minimum est alors établi en fonction de l’âge. À titre d’exemple, le taux de retrait minimum à 71 ans est de 5,28 % et augmente au fil des ans. Ce taux est donc supérieur à la règle du 4 %. Comparativement à un REER, on ne peut pas ajouter de fonds à un FERR lorsque celui-ci est établi.
Mes recherches ne m’ont pas permis de déterminer un avantage à transférer le REER en FERR dans le contexte d’une retraite précoce. En effet, vous pouvez simplement retirer les sommes du REER, sans faire de transfert dans un FERR. N’hésitez pas à me corriger si je me trompe et qu’il y a bel et bien un avantage à faire le transfert!
CRI
Ceux qui me lisent depuis un certain temps le savent : je bénéficie d’un régime de retraite à prestations déterminées (RRPD) chez mon employeur actuel. De plus, je compte faire le transfert des droits de mon régime quand je rendrai ma démission. Le transfert se fera en grande partie dans un compte de retraite immobilisé (CRI). J’ai d’ailleurs déjà fait ce genre de transfert après avoir changé d’employeur en 2018. J’aurai ainsi une somme considérable dans mon CRI.
Quelles sont les particularités à retenir de ce compte enregistré? C’est en fait assez similaire au REER. Les sommes qui y ont été transférées n’ont jamais été imposées. Elles le seront donc au moment du retrait comme du revenu.
Toutefois, la seule façon d’en retirer un revenu, c’est de transférer les sommes premièrement dans un fonds de revenu viager (FRV).
FRV
Au Québec, nous sommes assez chanceux. En effet, il n’y a aucun âge minimum requis pour transférer son CRI dans un FRV. Je comprends toutefois que ce n’est pas aussi simple pour les autres provinces ou pour les régimes de retraite à compétence fédérale. Heureusement, ce n’est pas mon cas.
Ainsi, après le transfert, on peut retirer un des deux types de revenus possibles du FRV.
Revenu viager :
Ce qu’il faut essentiellement retenir du revenu viager, c’est qu’il est sujet à un maximum autorisé chaque année. Le maximum est calculé en fonction de l’âge, du solde du FRV et du taux de référence fixé chaque année pour les FRV (6% en 2021). L’idée derrière ça, c’est que le revenu viager doit durer jusqu’au décès.
Ainsi, ce type de revenu a beaucoup plus de limitations que le REER.
Revenu temporaire :
Le revenu temporaire, quant à lui, offre plus de flexibilité. En effet, il permet de faire des retraits jusqu’à 40 % de la valeur du MGA, soit 24 640 $ en 2021. Une demande spécifique doit être faite chaque année à son institution financière pour en bénéficier.
Pour s’y qualifier, Retraite Québec précise qu’il faut satisfaire aux deux conditions suivantes :
- Posséder un seul FRV;
- Le montant brut des autres revenus des 12 mois qui suivent la demande de revenu temporaire ne doit pas dépasser 40 % du MGA pour l’année de la demande.
Également, comme le REER, le CRI doit être transféré obligatoirement dans un FRV à 71 ans au plus tard et est sujet à un retrait annuel minimum établi en fonction de l’âge.
Dans ma situation, je devrais être éligible au revenu temporaire comme mes revenus bruts totaux ne devraient pas dépasser 40 % du MGA. J’aurai donc plus de flexibilité que si je n’avais accès qu’au revenu viager.
Retraite Québec offre d’ailleurs un calculateur qui donne une idée de quel revenu il est possible d’obtenir de son FRV.
CELI
On connait tous le CELI, ce véritable cadeau du gouvernement.
Après y avoir cotisé des sommes ayant déjà été imposées, les retraits et tous rendements de placements ne sont pas sujets à imposition.
Ainsi, il n’y a aucun inconvénient à laisser son CELI fructifier le plus longtemps possible. Le CELI offrira un revenu de retraite non imposable. Laissez-moi reformuler :
Plus on laisse le CELI croître, plus on aura de revenus non imposables.
De plus, contrairement au REER, tout retrait du CELI libère de l’espace de cotisation pour l’année suivante. Autrement dit, si vous retirez 10 000 $ de votre CELI une année, vous pourrez remettre ce 10 000 $ l’année suivante.
À cela s’ajoute également le nouveau plafond annuel. En 2021, cela représentait un nouveau 6 000 $ de cotisation supplémentaire au CELI. Bien sûr, ceci pourrait être amené à changer si le gouvernement fédéral réalise à quel point le CELI est une arme de destruction fiscale massive. 😉
Compte non enregistré
Les comptes non enregistrés n’ont pas de minimum ou de maximum de retrait. Ils permettent de toucher différents revenus de placements, qui sont sujets à différentes règles d’imposition. D’ailleurs, notre ami Felipe en fait la description parfaite dans ce vidéo (anglais). Essentiellement, voici ce qu’il faut retenir.
Dividendes
Les dividendes ont un traitement fiscal préférentiel grâce aux crédits d’impôt. Les dividendes d’actions canadiennes sont encore moins imposés. Les crédits d’impôt sont en fait si généreux, qu’en l’absence d’autre revenu, une personne seule peut recevoir jusqu’à près de 50 000 $ de dividendes sans payer un seul dollar d’impôt. Il faut se rappeler aussi que les dividendes sont sujets à imposition dès la distribution, même si on compte les réinvestir.
Certains FNB sont conçus pour ne verser aucun dividende. Ce genre de FNB simplifie donc cet aspect fiscal.
Gains en capital
Le gain en capital, ou profit réalisé lors de la vente d’un titre, est imposé de façon préférentielle. En effet, le taux d’inclusion au revenu est de 50 % seulement. Pour le moment, du moins.
À titre d’exemple, un titre acheté à 100 $ puis vendu à 120 $ représente un gain réalisé de 20 $. Toutefois, seulement 50 % de ce gain, donc 10 $, sera sujet à imposition.
L’avantage majeur de ce type de revenu, c’est qu’il doit être déclaré uniquement quand le gain est réalisé, c’est-à-dire quand le titre a été vendu. Il y a donc moyen de différer ce gain en capital autant de temps qu’il sera nécessaire.
Intérêts
Le revenu d’intérêts est le type de revenu de placements le moins efficace d’un point de vue fiscal. En effet, les revenus d’intérêts sont entièrement imposés au même taux d’imposition que du revenu.
Il faut se souvenir que seules les obligations produisent des revenus d’intérêts. Considérant l’imposition beaucoup moins avantageuse de ce type de revenu, mieux vaut garder ses obligations dans un compte enregistré.
Régimes de retraite publics
Maintenant, les différentes sources de revenus auquel j’aurai droit à l’âge traditionnel de la retraite ne doivent pas être négligées. Je parle bien sûr des régimes de retraite publics comme le Régime de rentes du Québec (RRQ) et la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV).
RRQ
La rente du RRQ est établie en fonction des revenus de travail sur lesquels on a cotisé. Ainsi, il est difficile d’estimer à quoi ressemblera ces montants dans plusieurs années, voire décennies. Cependant, la RRQ donne accès à nos propres relevés de participation sur ce site. Dans la section 3, on y retrouve le « montant actuel mensuel ». Ce montant représente une estimation de la rente de retraite à l’âge indiqué, si aucun autre revenu de travail n’est ajouté d’ici là.
Ce dont il faut surtout se souvenir, c’est que le RRQ prévoit des sommes imposables qui peuvent être accessibles dès l’âge de 60 ans. De 60 à 70 ans, le montant de la rente varie énormément.
PSV et SRG
Contrairement au RRQ, le montant de la PSV est établi en fonction du nombre d’années où l’on a habité au Canada après l’âge de 18 ans.
En dollars de 2021, le montant mensuel maximum de PSV est de 615,37 $ (ou 7 384,44 $ par année). Ces sommes sont imposables. On peut commencer à la recevoir dès l’âge de 65 ans, mais elle peut être reportée jusqu’à 70 ans. Tout comme le RRQ, plus on reporte, plus le paiement de pension sera élevé.
Si le revenu net individuel excède 79 845 $ (incluant les prestations de la PSV), une partie de la PSV doit être remboursée. Aucune pension n’est versée lorsque le revenu net excède 129 075 $.
À cela peut s’ajouter le Supplément de revenu garanti (SRG). Contrairement à la PSV, le SRG est non imposable. En dollars de 2021, toute personne célibataire ayant moins de 18 648 $ en revenu annuel imposable peut aller chercher jusqu’à 919,12 $ de plus par mois, soit 11 029,44 $ par année. De plus, l’ARC précise qu’il n’y a aucun avantage à reporter la pension quand on est admissible au SRG.
La composition du portefeuille
J’en ai précédemment parlé dans mon article sur comment investir son épargne, toutefois le sujet est toujours aussi pertinent, sinon plus, lorsque vient le moment de décaisser.
En plus de choisir une répartition d’actifs avec laquelle on est confortable, il est important de mettre les bonnes choses aux bons endroits. Il y a deux simples et bonnes raisons : le rendement et l’optimisation fiscale.
Ainsi, voyons voir les différentes particularités des principales classes d’actifs, c’est-à-dire les actions et des obligations.
Les actions
Des actions, c’est pertinent partout. C’est les actions qui permettront d’aller chercher un bon rendement à long terme et ainsi assurer la pérennité de notre fond de liberté. Peu importe la répartition d’actif choisie, votre portefeuille a de grandes chances de contenir une part importante d’actions. Toutefois, le compte où prioriser les actions demeure le CELI. C’est où on veut un maximum de rendement.
Il y a historiquement une différence de rendement entre les actions internationales et les actions canadiennes. Ainsi, il serait pertinent de concentrer la portion plus performante (internationales) dans le CELI et la portion moins performante (canadiennes) dans le REER/CRI.
Les obligations
On se souvient que les obligations offrent plus de stabilité, mais ralentissent nécessairement le rendement. En plus de ça, elles produisent un revenu de placement plus lourdement imposé. Le choix logique revient donc à garder ses obligations dans le REER/CRI. À moins de détenir un FNB d’obligations sans distribution, il n’y aucun avantage à en garder dans un compte non enregistré.
Le CELI est le dernier endroit où détenir des obligations. On ne veut surtout pas ralentir le rendement du CELI et amputer notre futur revenu non imposable.
Mon futur portefeuille
Considérant tout ce qui précède, j’ai fait des projections pour avoir une idée de mon portefeuille au moment du décaissement. Comme je l’expliquais dans un article précédent, j’aurai gardé suffisamment d’espace REER pour absorber l’excédent de mon RRPD. Ainsi, une fois le transfert des droits fait, mon portefeuille devrait ressembler à ceci :
Compte | Montant | Proportion | FNB | Traitement fiscal |
REER/CRI | 260 000 $ | 61 % | XEQT et ZAG | Imposable |
CELI | 125 000 $ | 30 % | ZGQ | Non imposable |
Non-enregistré | 40 000 $ | 9 % | HGRO | 50 % du gain en capital |
Total | 425 000 $ | | | |
Présentement, j’investis à 100 % en actions dans mes placements (ZGQ et XEQT). Je favorise d’aller chercher le plus de rendement possible en phase d’accumulation. Toutefois, quand j’approcherai le moment de décaisser, je pense faire la transition vers environ 90 % en actions et 10 % en obligations.
Ainsi, comme le REER et le CRI agissent de façon assez similaire, on parle donc d’un gros 61 % de mon portefeuille sujet à être imposé comme du revenu. J’y détiendrai mon 10 % en obligations (ZAG), vu le traitement fiscal peu avantageux du revenu sur les intérêts. Également, tant qu’à détenir des obligations et ralentir mon rendement, je préfère qu’ils ralentissent mes comptes les plus sujets à être imposés. J’y concentrerai également mon home country bias (XEQT).
Le CELI, représentera environ 30 % de mon portefeuille, et pourra offrir un revenu non imposable. Il sera investi à 100 % en actions internationales (ZGQ) afin de lui permettre de croître autant que possible. On se souvient qu’il n’y a aucun désavantage à avoir un gros CELI. 🙂
Le compte non enregistré, quant à lui, représentera un maigre 9 % de mon portefeuille. En détenant uniquement un FNB à 100 % d’actions sans distribution (HGRO), seul le gain en capital sera imposable. Le traitement fiscal sera donc bien plus avantageux que le REER/CRI.
Ma stratégie de décaissement
Gardons en tête que le système d’imposition canadien est un système progressif, ce qui signifie que les faibles revenus sont imposés à un taux moins élevé que les revenus élevés. Plus vous retirez de revenus imposables, plus vous payez d’impôt.
Il faut donc soigneusement s’assurer de ne pas recevoir trop de revenu imposable en même temps. Il faut garder en tête que le RRQ et la PSV seront imposables plus tard. En même temps, il faut considérer que le REER/CRI devra être obligatoirement transféré dans un FERR/FRV à 71 ans et sera sujet à un retrait minimum prédéfini (assurément plus élevé que 4 %).
Ainsi, je vois le décaissement en deux temps.
Avant 65 ans
Rappelons-nous que le REER/CRI est imposé le plus lourdement, que le non enregistré est imposé plus avantageusement et que le CELI n’est pas du tout imposé.
Considérant ceci, je prioriserais le décaissement de mes deux comptes les plus lourdement imposés, c’est-à-dire mon REER et mon CRI, et ce, dès le départ. Comme je vise une retraite frugale, mes retraits tourneraient autour du montant personnel de base. Le reste, si nécessaire, pourrait provenir du compte non enregistré. Ainsi, je payerais très peu d’impôt, même en faisant des retraits de mon compte le plus lourdement imposé.
Je pourrais également lentement transférer des sommes de mon compte non enregistré vers le CELI, si nous continuons à avoir de nouveaux espaces de cotisations chaque année.
De cette façon, je retarderais les retraits du CELI le plus tard possible. Entre temps, celui-ci continuerait de croître avec un FNB à haut rendement. Quand viendrait le temps de le décaisser, c’est-à-dire une fois que le REER/CRI serait entièrement épuisé, le CELI pourrait offrir un revenu à 100 % libre d’impôt. Ceci tomberait bien, car viendront inévitablement les revenus imposables des régimes publics.
Après 65 ans
Il est bien difficile d’estimer le montant du ma rente futur du RRQ, comme j’ai l’intention de cesser d’y contribuer longtemps avant d’y avoir droit. À l’éternelle question à savoir à quel âge je sortirai ma RRQ et ma PSV, je suis encore moins décidée. Pour la forme, disons 65 ans. Peu importe l’âge et la somme, ce sera tout de même une forme de revenu imposable.
Ainsi, si j’ai déjà complètement épuisé le REER/CRI et mon compte non enregistré, il ne me resterait qu’une seule autre source de revenus à ce moment-là. Le CELI serait alors une source de revenu entièrement non imposable.
Ainsi, dans l’absence d’autres revenus imposables, les sommes du RRQ et de la PSV seront plus favorablement imposées (ou pas du tout). De plus, j’aurai très possiblement accès au SRG. Ces revenus supplémentaires des régimes publics devraient alors me permettre de diminuer légèrement mes retraits de mon CELI à moins de 4 % par année. Ceci devrait assurer encore plus la pérennité de mes placements.
La stratégie inverse
Pour plusieurs, décaisser un REER à 35 ans, c’est un sacrilège. Pourtant, il s’agit vraiment de la façon la plus optimale de décaisser, maintenant que le CELI fait partie de la game.
Imaginez la stratégie inverse.
Tout d’abord, je commencerais par décaisser uniquement mon CELI. Ainsi, je profiterais d’un revenu non imposable pendant peut-être 10-15 ans à peine, avant que le compte soit entièrement épuisé.
Par la suite, il ne me resterait que des comptes sujets à imposition. De plus, pendant que je liquiderais mon CELI, le REER/CRI et le compte non enregistré continueraient de croître. À cela s’ajouterait l’accumulation d’un passif fiscal. Finalement, je commencerais à les décaisser seulement vers 45-50 ans.
À cela s’ajouteraient les revenus imposables des régimes publics vers 65 ans. À 71 ans, le REER/CRI devrait obligatoire être transféré en FERR/FRV et serait sujet à un retrait minimum de 5,28 % et plus par année. Si la somme de tous ces revenus imposables s’avérait assez élevée, je n’aurais pas droit au SRG et je serais plus lourdement imposée.
Ne vaudrait-il pas mieux d’étaler mes revenus imposables sur toute la durée de la retraite?
À cet égard, Pierre-Yves McSween parle de la stratégie d’amortissement ou l’art d’étaler ses retraits d’un REER pour réduire son impôt dans le chapitre 17 de Liberté 45 intitulé La liberté fiscale (ou presque). Je vous en recommande fortement la lecture.
Décaisser pendant une apocalypse
Bien sûr, il faut prévoir aussi quelques stratégies en cas de catastrophe. Que ce soit un pépin dans sa vie personnelle ou un effondrement des marchés boursiers, il faut savoir adapter sa stratégie de décaissement.
Personnellement, je ne crois pas au fait de garder l’équivalent de plusieurs années de dépenses en argent. Présentement, en phase d’accumulation, je n’ai pas même de fonds d’urgence. À cet égard, cet article me rejoint beaucoup.
Toutefois, une fois rendue au décaissement, je garderai possiblement 3-6 mois de dépenses en argent, tout au plus, mais certainement pas l’équivalent de plusieurs années. Ce petit fonds d’urgence pourra être utile en cas de correction pour éviter de vendre à perte dans l’immédiat.
En cas de bear market pendant le décaissement, je favoriserais plutôt la vente d’obligations, plutôt que de vendre des actions à perte. Considérant que je devrais avoir 10 % de mon portefeuille en obligations, ça représente environ 2 ans et demi de dépenses annuelles.
Je n’écarte également pas la possibilité de diminuer encore plus mes dépenses, ou simplement de travailler. Il n’y a aucune honte à ça. 😉
Les dividendes que je recevrai dans mon CELI et REER/CRI représenteraient également du revenu qui ne nécessiterait pas de vendre à perte. Ainsi, au lieu de les réinvestir pendant un marché baissier, je pourrais les utiliser pour couvrir mes dépenses.
Voici un bref survol, que j’avais même déjà abordé auparavant, mais qui pourrait nécessiter un article à lui seul éventuellement. 🙂
Conclusion
Voilà donc comment j’entrevois ma stratégie de décaissement avec les données que j’ai actuellement. Je suis bien consciente que 1 001 choses peuvent changer d’ici là. Toutefois, pour atteindre un objectif dans la vie, il faut planifier. Un objectif sans plan, c’est du rêve. On planifie avec les éléments connus, et on ajuste au fur et à mesure.
If you fail to plan, you are planning to fail.
– Benjamin Franklin
Je ne suis pas une professionnelle et il y a assurément des éléments que j’ai oublié ou négligé de prendre en considération. N’hésitez pas à me faire part de ce que j’aurais pu oublier. Toutefois, considérant le manque de ressources sur le sujet, il est pertinent de lancer la conversation et d’échanger.
Avez-vous pensé à votre propre stratégie de décaissement? 🙂